Le statut de Protection Temporaire doit s’appliquer sans aucune discrimination

En effet, de nombreuses vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent des ressortissants africains bloqués à la frontière entre l'Ukraine et la Pologne. Selon certains témoignages, les Ukrainiens ont été autorisés à entrer en priorité sur le sol polonais alors que les « personnes de couleur » ont été repoussées à l'arrière des files d'attente. Certains Africains ont même été violentés aux frontières ou menacés avec des armes.

Cette « sélection » des migrants ne s’est pas arrêtée seulement aux frontières des pays limitrophes à l'Ukraine. En France, une instruction gouvernementale du 10 mars a exclu du statut de protection temporaire les réfugiés en capacité de rentrer dans leur pays d’origine, dont de nombreux étudiants originaires du Maghreb et d’Afrique de l’Ouest. Ceux-ci étudiaient en Ukraine, ils ont dû fuir la guerre et se trouvent obligés de retourner dans leur pays d’origine, privés ainsi de la poursuite de leurs études et de l’espoir d’un diplôme.

De plus, l’accueil rapide des Ukrainiens en France interroge quant à l’absence de prise en charge d’un grand nombre de réfugiés non ukrainiens, notamment d’afghans qui ont eux-mêmes fui leur pays pour cause de conflit et de violences sans pouvoir y retourner en sécurité.

Face à ces inégalités de traitement, le Comité Consultatif National d’Ethique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE) rappelle l’importance du caractère universel du devoir de fraternité à l’égard de tous les migrants ou réfugiés, quels que soient les pays d’où ils proviennent et les causes de leur départ.


Ce mécanisme d’accueil inédit, dit de « protection temporaire », met en valeur un engagement sans précédent dans la gestion d’une crise humanitaire majeure et devrait s’appliquer sans discrimination

(article rédigé par Camille Raynal)