Haiti : ouverture de la Maison de Santé de Bristout-Bobin, Pétionville
2 mois après le séisme du 12 janvier 2010, Help Doctors officialise l'ouverture d'une Maison de Santé - Dispensaire à côté de Port au Prince. Une équipe de 2 médecins et 1 infirmière est actuellement sur place en appui aux soignants Haïtiens qui travaillent avec notre ONG depuis les premiers jours. Vous pourrez suivre sur notre site les chroniques Haïtiennes de l'équipe. Aujourd'hui, le Dr Marc Ben Denoun relate ses impressions. .
Haiti, 28 mars 2010, par le Dr Marc Ben Denoun, photos de Corinne Perron
Nous sommes arrivés vendredi 26 mars, la nuit tombait.
Sur le chemin qui mène à notre habitation nous percevons les dégâts liés au séisme, des maisons détruites par endroit entre des maisons restées debout mais il nous est difficile de mesurer encore l’étendue des destructions. Nous nous en rendrons compte dés le lendemain. Ce qui frappe c’est le décalage entre le grand nombre de bâtiments détruits et une population restée très active.
Le lendemain, deux mois après le séisme du 12 janvier, nous découvrons l’horreur de ce qui s’est passé ici mais restons frappés par l’absence de plaintes, une résignation peut être, une incompréhension à coup sûr, une force, celle de s’être organisée pour édifier des habitations de fortune. Les bâches distribuées par les ONG internationales avant le début de la saison des pluies restent la seule protection efficace que ce soit de la chaleur du soleil ou des intempéries.
La phase des secours d’urgence est aujourd’hui terminée, notre mission consiste à présent à ouvrir un centre de soins pour apporter de façon durable une réponse sanitaire adaptée à une population fatiguée, souffrante, réfugiée sous des milliers de tentes à toit bleu.
Notre action concerne le quartier de Bristout-Bobin, à Pétionville. Les consultations ont commencé dés le début de l’intervention d’Help Doctors, il y a un mois et les médecins Haïtiens ont pris le relais jusqu’à notre retour. Ces jeunes médecins ont comptabilisé jusqu’à 120 consultations certains jours, ils se réjouissent de voir notre intervention s’inscrire dans le temps. Notre action est maintenant bien identifiée dans le domaine de la médecine générale et dans la perspective d’intervention de médecins spécialistes en pédiatrie et gynécologie.
Le sentiment qui prédomine c’est celui de cette force venue du plus profond de l’humain, cette force qui permet de supporter cette réalité accablante dans un calme qui inspire le respect.
A l’occasion d’un rendez vous avec d’autres acteurs de solidarité, nous nous perdons dans le « compound » des Nations Unies, un gigantesque terrain de préfabriqués blancs installés sur le terrain de l‘aéroport, par centaines, à l’échelle du nombre des agences présentes. Une rencontre avec les autorités sanitaires est prévue ultérieurement, pour faire connaître notre action auprès du ministère de la santé, et l’inscrire dans la durée en partenariat avec nos amis Haïtiens. Les coordinateurs Haïtiens et Français de Help Doctors sur place ont facilité cette organisation, sans eux les démarches auraient été plus laborieuses encore dans un pays où tout est difficile. Les procédures d’identification, d’inscriptions au ministère, d’ouverture de comptes bancaires pour le paiement des professionnels Haïtiens (secrétaire, infirmier, médecin…) sont rendues plus compliquées encore par les dégâts infligés aux infrastructures comme aux hommes.
Toute cette présence internationale massive sur le sol Haïtien n’est pas sans rappeler une certaine forme de colonisation. Mais ce qui diffère aujourd’hui, c’est l'aide que nous devons apporter aux victimes et aux survivants pour soutenir la souveraineté Haïtienne dans la reconstruction du pays.
