Gaza : sans électricité, rien n'est possible

Terminal d'Erez, bande de Gaza

Un an après la guerre à Gaza, rien n'a véritablement changé. On pourrait même penser que la situation est devenue pire. L'hiver, la pluie et le froid ne facilitent pas la vie des 1,5 millions de Gazaouis privés de tout. Help Doctors s'est rendu sur place pour soutenir l'équipe du dispensaire des maladies chroniques de Khan Younis

Aucun doute, Gaza est bien une prison. A chaque fois, il faut demander un droit de visite à ceux qui ont les clefs. Cette fois ci nous avons pu avoir la "coordination" pour entrer.

Notre mission avait pour objectif de soutenir l'équipe du dispensaire de prise en charge des maladies chroniques que nous avons ouvert en mai 2009, mais aussi de définir ensemble les actions à mener en 2010.

L'équipe Help Doctors du dispensaire se compose de 11 salariés : 2 médecins, un directeur, une assistante, deux infirmières, une pharmacienne, deux techniciennes de laboratoire, une femme d'entretien et une secrétaire.

Depuis 8 mois ils ont pris en charge 550 patients, dont 280 souffrant de maladies chroniques (diabète et hypertension). Ils ont effectué plus de 2000 tests de laboratoires et dépistent en moyenne 1 nouveau patient par jour présentant un diabète méconnu.

Zahar, technicienne de laboratoire nous explique qu'il est impossible de travailler sans électricité. "Tous les jours, nous avons des coupures de courant. Le réfrigérateur ne peut rester sans électricité plus de 30 minutes en ce moment. Nous avons perdu beaucoup de produits pour les analyses à cause de celà".

Le Dr Waleed, médecin interniste et responsable médical du dispensaire insiste "tous les jours il y a des patients que j'arrive à convaincre de venir se faire dépister et qui repartent sans aucun test. Comme il n'y a pas d'électricité, ils pensent que celà ne sert à rien de venir me voir".

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Les coupures d'électricités sont quotidiennes. Hier nous avons terminé à 19h, les consultations à la lampe de poche. Le siège imposé à Gaza rend limité les ressources énergétiques. Les villes doivent donc rationner l'électricité par quartier pendant de longues heures.

Trouver un groupe électrogène reste très difficile. Nous avons besoin de quelque chose de puissant pour le laboratoire. "On ne trouve que du matériel chinois de mauvaise qualité importé par les tunnels avec l'Egypte", nous explique Jamal. "Au pire nous devons en acheter un (2 000 €) même s'il ne fonctionne que 6 mois..." ajoute t-il sans grand espoir.

La situation restera figée à Gaza tant que le siège sera maintenu. Pour le dispensaire Help Doctors de Khan Younis, nous trouverons peut être ce fameux "générateur". Mais ensuite ? Comment trouver tous les jours assez d'essence pour le faire fonctionner ???

Aujourd'hui, comme le confirme l'Organisation Mondiale de la Santé, le siège de Gaza et les restrictions énergétiques imposées ont des conséquences graves et directes sur la santé, en réduisant significativement le libre accès aux soins des patients les plus âgés et fragiles.

Help Doctors continuera son action de proximité en permettant au dispensaire de Khan Younes d'accueillir pendant toute l'année 2010 tous les malades chroniques ne pouvant avoir accès aux structures de santé traditionnelles.