Madagascar : confusion et risque de retard pour nos projets à Fénérive Est

Madagascar : le bras de fer se durcit pour la direction du pays lemonde.fr avec AFP | 31.01.09 | 11h49 • Mis à jour le 31.01.09 | 19h46

Le maire d'Antananarivo Andry Rajoelina s'est "proclamé", samedi 31 janvier, en charge de la gestion de Madagascar devant ses partisans rassemblés dans la capitale. Puisque le président et le gouvernement n'ont pas pris leurs responsabilités, je proclame que je vais gérer toutes les affaires nationales à partir d'aujourd'hui, a lancé le maire à plusieurs dizaines de milliers de ses partisans rassemblés à son appel sur la place du 13 Mai, dans le centre de la ville. Moi, je reste toujours le président de ce pays et je fais le nécessaire pour développer ce pays, a répondu samedi Marc Ravalomanana au palais présidentiel à Antananarivo.

Le maire d'Antananarivo avait annoncé qu'une demande pour le départ immédiat du président serait déposée prochainement au Parlement afin de suivre la procédure légale. Interrogé sur d'éventuelles poursuites envisagées contre M. Rajoelina après ses déclarations, le chef de l'Etat a répondu: Ici à Madagascar, nous avons un ministère de la Justice et aussi une Haute cour constitutionnelle et je crois qu'ils vont prendre leurs responsabilités. Il faut mettre en place la sécurité et respecter la loi, a ajouté M.Ravalomanana, qui a appelé la population malgache à aller travailler normalement lundi.

Samedi, au début de la manifestation, de jeunes opposants avaient jeté des pierres sur les gendarmes équipés de tenues anti-émeutes, provoquant leur départ précipité. Aucun autre incident n'avait été signalé en début d'après-midi, alors les partisans du maire ont commencé à se disperser rapidement après la fin du discours. C'est le troisième rassemblement appelé par le maire depuis le début de la semaine. Lundi, les manifestations avaient dégénéré en pillages et incendies volontaires de magasins. Le second, mercredi, s'était déroulé et dispersé dans le calme. Au moins 68 personnes, selon la gendarmerie, ont été tuées à Madagascar depuis lundi.

Dans un entretien à des journalistes jeudi soir le maire, s'était prononcé pour la mise en place d'une "transition démocratique" à Madagascar dont il prendrait la tête. M. Rajoelina a des rapports tendus avec le régime depuis son élection à la mairie en décembre 2007 comme candidat indépendant face au candidat du parti présidentiel. Le bras de fer s'était nettement durci avec la fermeture par le gouvernement, le 13 décembre, de sa télévision, Viva, qui avait diffusé une interview de l'ex-président en exil Didier Ratsiraka. Le 23 janvier, il avait qualifié le régime de "dictature" et a appelé à des rassemblements de protestation dans la capitale.