Bangladesh : un bateau hôpital

  • ML

Des saris de toutes les couleurs, des hommes portant la dishdasha, d’autres en costume cravate, une gigantesque tente est installée, des buffets de mets indiens, les drapeaux flottent dans un vent léger,

Derrière les sourires de convenance, les bousculades. La tension est palpable. Les journalistes affluent par dizaines sur l’objet de toutes les attentions : le Emirates Boat Hospital. Les visites des officiels s’enchaînent pour le découvrir.

Situé dans les faubourgs de la capitale bangladaise Dacca, ce trimaran est l’aboutissement d’un challenge personnel. Nous sommes au jour de l’inauguration, le 22 novembre. Yves Marre, fondateur de Friendship, est ému. Il résume ironiquement ses trois années de galère et de nuit blanches : « c’est comme une naissance ! »

Le bateau est financé par la compagnie aérienne Emirates. Fait surprenant : elle s’est engagée à couvrir les frais de fonctionnement pendant les 20 ans à venir.

Tandis que les médias s’agitent, les premiers malades approchent timidement le navire. L’émotion nous envahit lorsque nous assistons aux premiers soins à bord de ce navire flambant neuf dont les derniers stickers ont été posés la veille.

L’organisation du pont principal du bateau est conçue pour favoriser un « circuit court ». Les premiers patients, après admission, sont examinés par un généraliste. Ce dernier estime si un spécialiste doit être consulté.

Plusieurs cabines sont réservées à d’autres spécialités : gynécologie, pédiatrie et ophtalmologie. Deux salles d’opérations, une salle de stérilisation, de radiologie, un laboratoire complètent le plateau technique flottant.

Le concept est de faciliter l’accès aux soins des populations les plus défavorisées, pour un forfait unique de 3 takas (0,03 euros), tout en répondant aux contraintes locales : pauvreté, mousson, éloignement géographique et faible démographie médicale.

L’ONG Friendship réalise enfin son rêve.