Madagascar : l’Hôpital de Fénérive oublié après le passage du Cyclone Ivan

Depuis 2006, un nouveau découpage administratif a organisé Madagascar en 22 régions.

Il y a deux ans la grande ville de Tamatave fournissait un hôpital de référence pour toute la province. Aujourd’hui, c’est à Fénérive de devenir la référence médicale hospitalière, région enclavée et difficile d'accès.

Malheureusement, l'offre de soins dépasse difficilement celui d’un dispensaire de district.

Les bâtiments datent de 1903. Il n’y a pas de lieu d’accueil pour les familles qui doivent se charger des repas et du linge, les minuscules chambres sont surchargées par les 53 lits d’hospitalisation…

Deux chirurgiens et un anesthésiste se chargent de la plus grande partie de l'activité de l’hôpital, entre les accouchements, les césariennes, les accidents de la route, les interventions chirurgicales et le suivi des malades graves.

"On manque de tout", nous confie un jeune médecin. "Que ce soient des infrastructures, de l'équipement, des pansements, des médicaments, il nous faut en permanence improviser pour soigner le mieux possible avec le moins possible"...

Le matériel d’anesthésie du bloc opératoire est en panne. Comme l'appareil de radiographie ou la pièce « cassée », qui est toujours en commande…en Corée du Sud.

Le Cyclone Ivana permis l'arrivée d'un peu d’aide internationale. Mais personne ne s’est vraiment attardé à aider l'hôpital de Fenérive, pourtant dans la zone la plus touchée. Le toit s'est en parti envolé la nuit du 18 février.

Le service de Nutrition Intensif (CRENI) qui reçoit des enfants en état de malnutrition aiguë (13% des enfants de la région) ne dispose pas de matériel de soins intensif pédiatrique, pas de perfusions, pas de médicaments spécifiques.

Seules, quelques auxiliaires de santé préparent des farines enrichies en alternance avec l’allaitement maternel. Les mamans qui arrivent là ont parfois fait plusieurs jours de voyage et de marche avec leur enfant malade. Très peu d’entre eux font le déplacement jusqu’à l’hôpital par manque d'argent pour payer le taxi brousse.

Cet abandon et cette pauvreté ne peuvent pas être une simple fatalité. Help Doctors, souhaite s'engager pour améliorer l’accès aux soins dans l’hôpital de Fénérive. Un projet comportant une partie de reconstruction du bâtiment de chirurgie, l'équipement en matériel d'urgence, la mise en place d'une maternité et une formation du personnel para médical sera proposé dans les prochains jours à nos donateurs et aux bailleurs.