Gaza : "Situation intenable" pour l'envoyé spécial des Nations Unies au Proche Orient (Robert Serry)

Le 28 février dernier, le nouveau coordonnateur de l'ONU pour la paix au Proche Orient s'exprimait et faisait état de la gravité de la situation dans les territoires Palestiniens.

"J'ai été frappé par ce que j'ai vu sur le terrain concernant les limitations imposées aux Palestiniens et restreignant le cours normal de la vie en Cisjordanie », a-t-il précisé.

« Quant à la situation à Gaza », l'Envoyé spécial a souligné qu'elle était « intenable et inacceptable » et qu'il fallait « y répondre ».

Ainsi, la quantité de biens entrés dans Gaza au mois de janvier 2008, représente 1/10ème seulement du trafic en janvier 2007, a-t-il noté.

Le Coordonnateur des Nations Unies a pressé pour la réouverture des points de passage.

« En Cisjordanie, la situation est différente. Les conditions sont meilleures mais la combinaison de l'expansion de la barrière, des colonies et des entraves à la circulation ont des effets graves en ce qu'elles isolent les populations entre elles, les populations et les services, les terres », a-t-il dit.

Hier, le 1er Mars, après une journée d'une rare violence, Le Conseil de sécurité s’est réuni en urgence, afin d’examiner la situation dans la bande de Gaza et dans le sud d’Israël, en proie à une escalade de la violence depuis mercredi. Le Secrétaire général, Ban Ki-moon, a condamné à la fois les attaques à la roquette lancées par des Palestiniens, demandant la « cessation immédiate de tels actes de terrorisme », et l’usage « disproportionné et excessif de la force » par les Forces de défense d’Israël.

L’Observateur permanent de la Palestine a souligné qu’en l’espace d’un mois, Israël avait tué plus de 126 Palestiniens, dont notamment 19 enfants, parmi lesquels certains en bas âge. Pour la seule journée d’aujourd’hui, une soixantaine de Palestiniens, dont au moins cinq enfants et trois femmes, ont été tués par des attaques militaires lancées par Israël dans le nord de la bande de Gaza, a-t-il indiqué.

Selon lui, les forces d’occupation israéliennes prennent également pour cibles des équipes de secours et empêchent les ambulances d’évacuer les blessés. Soulignant l’intensification de l’offensive israélienne, M. Mansour a mis l’accent sur la nécessité de prendre avec le plus grand sérieux la menace récemment brandie par le Vice-Ministre israélien de la défense d’infliger un « holocauste » aux Palestiniens de Gaza. Le Conseil de sécurité devrait, sans réserve, condamner cette déclaration, a estimé M. Mansour.

Les civils vivants sous occupation étrangère ont droit à une protection, a poursuivi le représentant palestinien, qui a estimé que des mesures concrètes devaient être prises immédiatement pour éviter le cycle de violences qui, à ses yeux, « compromet les moindres progrès accomplis dans le processus de paix ».

Le représentant d’Israël a affirmé de son côté que, depuis mercredi, plus de 150 roquettes avaient été tirées contre son pays, dont plusieurs dizaines au cours des dernières 24 heures. « Plus de 250 000 citoyens israéliens sont à portée des armes meurtrières du Hamas », s’est-il indigné. Le représentant a mis l’accent sur la détermination d’Israël à protéger son peuple. C’est le droit d’Israël et c’est le droit de tous les États d’agir quand ils sont en situation de légitime défense a-t-il affirmé, rappelant les termes de l’article 51 de la Charte des Nations Unies.

A Gaza, au moins 30 morts sur les 61 victimes étaient des civils. La disproportion de la violence des attaques militaires Israéliennes dans des zones civiles très fortement peuplées est une nouvelle fois montrée du doigt. Les service de secours palestiniens ont fait état de plus de 160 blessés. Les hôpitaux ont été rapidement débordés alors qu'ils manquent déjà de moyens et de médicaments.

Une mission Help Doctors doit se rendre à Naplouse la semaine prochaine pour évaluer les besoins nutritionnels de la population qui fréquente le dispensaire de la Vieille Ville. Compte tenu de la situation à Gaza, nous ferons également les demandes d'autorisations nécessaires pour entrer à Gaza. Là encore nous devons faire face à une situation totalement inacceptable : les ONG humanitaires qui souhaitent apporter une aide médicale à la population de Gaza, doivent obtenir l'autorisation d'Israël.

En Novembre 2007, malgré le fait que nous avions effectué toutes les formalités administratives, l'entrée à Gaza nous avait été interdite.