Témoignage d'une équipe de Help Doctors dans un village de pêcheurs au Bangladesh

On estime à 10000 personnes l'ensemble des familles vivant sur cette portion de la côte. Ces populations vivent au pied de la digue en terre qui sépare la plage des rizières, dans un habitat précaire étiré sur près de 10 km.

Un chef du village raconte le passage du cyclone: "Nous étions rentrés dans nos maisons pour nous protéger des vents violents et attendions que cela cesse en priant, quand une vague énorme a remonté toute la plage avant de recouvrir nos maisons puis de se retirer emportant avec elle 35 d'entre nous, nos filets, nos maisons et nos bateaux. En moins de 30 minutes, notre village a été balayé."

6 jours après, le spectacle est celui d'un habitat dévasté, en cours de reconstruction avec les débris oubliés par la vague. Les filets gisent déchirés, emmêlés, inutilisables. Les pêcheurs, démunis de leurs moyens de travail (2000 bateaux auraient disparu) se disent désoeuvrés et aspirent à reprendre leurs activités au plus vite.

Les familles tentent d'assurer leur subsistance, comptant pour cela sur les distributions occasionnelles de vivres réalisées par l'entraide locale.

Le nombre de disparus n'est pas encore précisément estimé.

Les pathologies sont mineures au regard du drame vécu par ces familles. Les petites plaies sont nombreuses, en cours de cicatrisation anarchique, malgré de fréquentes surinfections. Les victimes se plaignent de symptômes divers, gastralgies souvent, diarrhées, douleurs ostéo-articulaires dues aux chutes et aussi des pneumopathies aspécifiques et sporadiques.

Mais lorqu'on les questionne sur leurs besoins prioritaires, tous répondent: "des bateaux"! Pour ces pêcheurs, reprendre le cours normal de leur existence n'est toujours pas possible.

Récit du Dr Giraud