Tuberculose Pulmonaire : la mauvaise résistance...


Si la prévalence et le taux de mortalité de la tuberculose ont pendant plusieurs années diminué à l’échelle mondiale, son incidence mondiale continue d’augmenter en raison des chiffres observés en Afrique, en Méditerranée orientale et en Asie du Sud-Est.

Ainsi, selon les estimations de l’OMS, en 2007, il y a eu 8,8 millions de nouveaux cas de tuberculose dans le monde dont 7,4 millions en Asie et en Afrique subsaharienne. La tuberculose a tué plus de 1,2 million de personnes dans le monde en 2005.

Plus problématique encore est l’apparition de souches multi résistantes aux antibiotiques (MDR pour « MultiDrug Resistant tuberculosis ») et plus récemment d’une forme ultra résistante (XDR pour « Extensively Drug resistance tuberculosis »), résistante aux 4 antibiotiques de première lignée et mortelle à 95%. Cette forme ultra résistante a été responsable de plus de 100 décès en Afrique du Sud l’année dernière et selon un article de Mars 2007 de Reuters « environ 13 Kenyans meurent de la tuberculose chaque heure ».

Les pays d’Afrique ne sont pas les seuls touchés par ces formes multi ou ultra résistantes. Dans l’ex-Union Soviétique, l’incidence est la plus importante d’Europe, compromettant ainsi l’action menée contre cette maladie et, plus grave encore, faisant craindre l’émergence d’une pandémie.

Outre le coût que cela engendre, plus de 100 fois plus cher que le traitement habituel et la toxicité, ces souches multi-résistantes posent aussi un problème éthique : pour éviter une pandémie, comment contraindre les patients non-compliants à se soigner afin de limiter la propagation de ce bacille ? Quelles mesures restrictives peut-on imposer sans atteindre les droits de la personne?

Lorsqu’il s’agit d’un petit échantillon, les mesures d’isolement semblent assez simples mais lorsqu’il s’agit de milliers de personnes, la communauté médicale internationale n’a pas encore trouvé de réponse satisfaisante.